Comprendre l’évolution des places de marché du gaz
1. Investissements
850 millions d’euros environ ont été investis pour créer les infrastructures de la TRF. GRTgaz a consacré pour sa part près de 700 M€ dans le programme Val de Saône (188 km de canalisations entre Etrez et Voisines, et travaux sur 3 stations de compression et interconnexion à Palleau, Etrez et Voisines) et dans la création d’une station de rebours à Cruzy. Ces développements permettent d’offrir les capacités de transport nécessaires à la création de la TRF et d’augmenter d’environ 250 GWh/j la capacité d’acheminement du gaz du Nord vers le Sud de la France, soit une hausse de 42 % des flux.
2. Nouveau fonctionnement
La fusion des zones a donné lieu à l’établissement de nouvelles règles communes sur la base de concertations ouvertes à l’ensemble des expéditeurs de gaz et avec l’approbation de la CRE.
En effet, plus d’une quinzaine de réunions avec les acteurs du marché et un serious game baptisé Game of Flows ont permis de définir les mécanismes contractuels permettant de faire face aux situations de congestions résiduelles qui pourraient apparaitre dans certaines configurations du réseau. Pour répondre à ces congestions, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a retenu le spread localisé comme mécanisme principal.
Utilisés au cours de cette première année, ces mécanismes ont bien fonctionné : la plupart des situations de congestion ont pu être résolues grâce au spread localisé, qui s’est révélé efficace en attirant de nombreux acteurs.
3. En chiffres
0,04 €/MWh de spread moyen end-of-day entre le PEG et la place de marché néerlandaise TTF depuis le 1er novembre 2018. Ce spread reste très faible et a été souvent négatif sur la période. Le prix du PEG est descendu sous les 9 €/MWh cet été, certainement en grande partie grâce à l’afflux de GNL.
2573 GWh échangés sur le PEG chaque jour, -4% par rapport aux volumes échangés précédemment sur le PEG Nord et la TRS réunis, alors que certains échanges étaient liés à l’existence de la liaison N>S.
129 acteurs actifs au PEG en août 2019, en constante augmentation.
4. Objectifs atteints
Avec un prix unique du gaz en France, la TRF atteint son objectif premier de faire disparaître les écarts de prix entre une zone Nord compétitive et une zone Sud où les prix de gros étaient plus élevés. Depuis son lancement, les écarts, qui étaient en moyenne de 2 €/MWh mais qui pouvaient monter ponctuellement jusqu’à 20 €/MWh, ont disparu. Le « prix France » se rapproche aujourd’hui des prix des autres places de marché du Nord-Ouest de l’Europe, avec des écarts de moins de 0,1 €/MWh en moyenne.
Le deuxième objectif atteint était de créer une place de marché liquide et attractive. En effet :
- Le nombre d’acteurs actifs chaque mois au PEG est ainsi passé de 107 à 125 entre 2018 et 2019.
- Le spread bid-ask s’est également amélioré, il est par exemple passé de 13c €/MWh lors de l’hiver 2017-18 à 8c €/MWh lors de l’hiver 2018-19.
- Enfin, alors que le Nord de la France était auparavant relié à davantage de sources d’approvisionnement que le Sud, la TRF offre dorénavant dans tout le pays un accès égal et sécurisé à huit sources d’approvisionnement différentes, dont trois sources de Gaz Naturel Liquéfié (GNL).