1. Le nouveau plan hydrogène
Il se décompose en 3 axes principaux:
Créer une filière industrielle décarbonée :
- En fixant l’objectif à 10% d’hydrogène décarboné dans l’hydrogène industriel d’ici à 2023.
- En mettant en place dès 2020 un système de traçabilité de l’hydrogène (basé sur le même système que les garanties d’origine)
- En mettant en exergue l’impact environnemental positif de l’hydrogène dans la réglementation relative aux GES. ( Cela permettra notamment de différencier l’H2 en fonction de son mode de production)
Développer des capacités de stockage des ENR*:
*L’hydrogène peut être produit par électrolyse à partir d’eau et d’électricité et être stocké.
- En lançant des expérimentations dans les territoires isolés et en aidant au développement des énergies renouvelables rapidement.
- En identifiant les services rendus par l’hydrogène et les besoins de stockage pour chaque zone non interconnectée.
- En déterminant les conditions techniques et économiques d’injection d’hydrogène acceptables pour les réseaux, notamment afin de préparer l’arrivée du « power-to-gas ». Celui-ci permet de procéder à la conversion de l’électricité issue des énergies renouvelables.
Développer des solutions zéro émissions pour les transports :
- Notamment en déployant des réseaux de mobilité hydrogène sur la base de nouvelles flottes de véhicules professionnels.
- D’ici 2023, 5 000 véhicules utilitaires légers et 200 véhicules lourds (TER, bus, camions, bateaux) et 100 stations, alimentées en hydrogène produit localement.
- 20 000 à 50 000 véhicules légers, 800 à 2 000 véhicules lourds et 400 à 1 000 stations à l’horizon de 2028
- Un cadre réglementaire spécifique pour les stations services distribuant de l’hydrogène sera mis en place.
- En accompagnant le développement de véhicules lourds pour tous les modes de transports et le déploiement de flottes de véhicules hydrogènes ( bus, véhicules utilitaires, camions etc..).
Toutes ces dispositions seront accompagnées par plusieurs commissions ou entreprises:
– RTE et ENEDIS se chargeront d’identifier la valeur des services rendus au réseau par les electrolyseurs.
– EDF SEI et l’ADEME sont chargés de caractériser les services que peuvent rendre les électrolyseurs dans les zones non interconnectées. Ceci entre autre pour aider les collectivités concernées à prévoir dans leurs PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie ) des mesures et objectifs spécifiques concernant le stockage et l’hydrogène.
– L’ADEME pilotera ces projets pour l’état, notamment en ce qui concerne les questions réglementaires et de financement.
Enfin, l’état veut créer un centre international de qualification – certification de composants H2 haute pression pour la mobilité routière, l’aéronautique, le maritime , le fluvial, le ferroviaire.
2. Pourquoi ce plan est-il important?
Selon Nicolas Hulot : « L’hydrogène peut devenir l’un des piliers d’un modèle énergétique neutre en carbone. Cette molécule, qui renferme énormément d’énergie, va devenir indispensable compte-tenu de l’étendue de ses propriétés : elle permet de stocker l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO2, de rendre les processus industriels plus propres… »
L’hydrogène offre certaines propriétés énergétiques qui semblent indispensables à la transition énergétique.
- L’hydrogène vert est fabriqué à partir d’eau et d’électricité issue d’énergies renouvelables, ce qui permet une empreinte carbone nulle.
- C’est un gaz vert qui peut être injecté dans le réseau mélangé au méthane.
- Il capte le CO2
- On peut le stocker
- Il peut être utilisé comme carburant propre pour les voitures (pas d’émissions polluantes ni de CO2)
3. Les premières retombées
Suite à l’annonce du plan le 1er Juin, certaines entreprises ont commencé à réagir.
Engie, qui se présentait déjà comme le leader des énergies bas carbone suite à la Cop21, défend aujourd’hui le développement de l’hydrogène vert. Comme le montre la vente à Total de ses actifs en exploration, extraction et production de gaz naturel.
EDF de son côté via sa filiale EDF Nouveaux Business a investit 16 millions d’euros dans le fabricant d’électrolyseurs et de solutions de stockage et distribution d’hydrogène MCPhy.
Si le plan semble pertinent vis à vis de la transition écologique et de la politique énergétique du gouvernement, de nombreuses questions financières et logistiques ont été posées depuis l’annonce. Affaire à suivre.