1. Comprendre les Contrats pour Différence (CFD)
Les contrats pour différence, CFD, possèdent deux atouts majeurs : un prix plancher pour le producteur et un prix plafond pour le consommateur. L’État fixe ses deux bornes, la différence entre ce prix fixe et le prix du marché conduit soit à une subvention de l’État en faveur du producteur si le prix de marché est inférieur à celui du CFD, soit à une compensation payée par le producteur à l’État pour redistribuer les excédents générés sur le marché de l’électricité en cas de prix supérieur. Elle peut, comme cela a été le cas ces derniers mois, être redistribuée par l’État aux consommateurs.
2. Le besoin critique de stabilité des prix pour les producteurs d’énergie
Les variations imprévisibles des prix de l’énergie représentent un risque financier majeur pour les producteurs, menaçant leur rentabilité et leur capacité à investir dans de nouvelles infrastructures. Les CFD offrent une garantie de prix, essentielle pour atténuer ces risques et assurer des revenus stables à long terme. Cette stabilité financière est cruciale pour le développement continu des infrastructures énergétiques.
Les CFD permettent aux producteurs de s’assurer de prix garantis pour leur production sur des périodes contractuelles, offrant ainsi une visibilité financière cruciale. Grâce à ces prix garantis, les producteurs peuvent mieux planifier leurs investissements futurs, réduisant ainsi l’impact des fluctuations de prix sur leurs opérations.
3. Impact économique et environnemental de la garantie des prix
La stabilité des prix garantie par les CFD favorise les investissements dans des sources d’énergie durables (hydraulique et nucléaire), soutenant ainsi une transition énergétique plus respectueuse de l’environnement.
En réduisant l’incertitude financière, les CFD stimulent le développement de projets d’énergie renouvelable, essentiels pour réduire les émissions de carbone et lutter contre le changement climatique. Cela stimule également la croissance économique en encourageant les investissements à long terme dans le secteur de l’énergie.
Les contrats pour différence procurent également des avantages considérables aux consommateurs. En assurant des prix stables pour les producteurs et consommateurs, ils aident à prévenir des augmentations soudaines des tarifs de l’électricité.
En outre, lors des périodes où les prix du marché sont élevés, les compensations des producteurs versées à l’État peuvent être redistribuées aux consommateurs, atténuant ainsi l’impact des hausses tarifaires. Ce mécanisme contribue à maintenir l’équité et protège les entreprises contre les variations excessives des coûts énergétiques.
5. Réforme du nucléaire : de l’ARENH au CFD
La réforme du marché européen de l’électricité est une priorité pour de nombreux gouvernements. En France, cette réforme implique des discussions avec EDF pour remplacer l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH), dont l’échéance est prévue pour 2025. L’objectif est de préserver les avantages des centrales nucléaires amorties dans les tarifs de l’électricité.
Selon le ministère de l’Économie, la France ne prévoit pas d’utiliser les CFD pour établir un prix plancher pour la production nucléaire, malgré les récentes baisses des prix de gros de l’électricité, qui pourraient affecter EDF. L’État et EDF se sont mis d’accord pour remplacer l’ARENH à partir de 2026. L’Etat tend EDF à vendre à un prix moyen de 70euros par MWh sa production nucléaire, pour leur permettre de pérenniser les centrales historiques et permettre l’investissement dans de nouvelles centrales tout en limitant le coût du MWh pour le consommateur.
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, conseille à EDF de constituer des réserves financières pour faire face aux fluctuations des prix de l’électricité. Bien que l’introduction d’un CFD soit envisagée, la priorité est donnée à un fonctionnement de marché en accord avec EDF.